Quand les hommes pleurent

Publié le par Oriane

Quand les hommes pleurent...
 par Mahmoud Darwich



 



              Ils ne m'ont pas reconnu dans les ombres
 
              
qui absorbent ma déchirure sur le passeport.
 

              ils ne m'ont pas reconnu dans les ombres
 

              qui absorbent ma déchirure sur le passeport
 

              ils exposaient ma déchirure aux touristes
 

              collectionneurs de cartes postales
 

              ils ne m'ont pas reconnu
 

              ne laisse donc pas
 

              ma paume sans soleil
 

              car les arbres
 

              me connaissent
 

              toutes les chansons de la pluie me connaissent
 

             ne me laisse pas aussi pâle que la Lune.

 






              Enfante-moi... enfante-moi (Lidinni),
 

              pour que je sache en quelle terre je mourrai (Amoutou)
 
              et en quelle terre je ressusciterai (Aeia).
 

              (Salamoun) Paix sur toi qui prépare le feu
 

              du matin (Sabahi), paix sur toi, paix sur toi
 

              (Anahali) N'est-il pas venu le temps de t'offrir
 

              quelque présent, le temps de revenir à toi ?

 




              Tes cheveux sont-ils encore plus longs que notre vie
 

              (Omrina) et les arbres des nuages qui te tendent le ciel
 

              pour se maintenir en vie ? (Lyahya)
 
              Enfante-moi, pour que je boive à ton sein le lait
 

              du Pays (Elbiladi), que je reste enfant dans tes bras
 

              jusqu'à la fin des temps (abdi l'abidine).
 

             J'ai beaucoup vu ô mère, beaucoup vu (Raâytou).
 

              Enfante-moi pour que je reste sur tes paumes
 

              (Rahatayki). Chantes-tu et pleures-tu toujours
 

              pour rien quand tu m'aimes (Lachayë).
 

              Mère : j'ai égaré mes mains sur les hanches d'Ube
 

              femme chimérique (Sarabin).
 
              J'étreins le sable, j'étreins l'ombre (Dilla).
 

              Puis-je revenir à toi, puis-je revenir à moi (ILaya) ?
 

              Ta mère a une mère ; les figuiers du jardin

              ont des nuages (Raymoun),
 

              alors, ne me laisse pas seul, errant (Charidan),
 

              je veux tes mains pour porter mon cœur (Kalbi).
 

              Je me languis du pain de ta voix, mère (Oummi) !
 

              Je me languis de tout. Je me languis de toi.
 

              Je me languis de moi.

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